Il est vrai que le stress est omniprésent dans nos vies, dans les médias… ou devrait-on dire l’inverse, dans les médias puis, à force d’en parler, dans nos vies? Fort est de constater que le stress est un phénomène de société très médiatisé qui a pris une place prépondérante dans notre vocabulaire et notre corps. Pourtant, le stress n’est au départ qu’un stimulus naturel permettant à l’organisme de fournir une réponse adaptée à une situation nouvelle ou jugée dangereuse. C’est un élément très sain d’assimilation du monde extérieur, d’apprentissage émotionnel… lorsqu’il est bien géré.
Or les statistiques démontrent que le niveau de stress des travailleurs a plus que doublé en 10 ans. Cette augmentation du stress perçu alliée à la baisse du niveau de satisfaction professionnelle (on est passés de 62 % en 1991 à 45% en 2001), à la hausse de l’absentéisme et des problèmes de santé mentale, démontre sans l’ombre d’un doute que le stress est le mal du siècle.
Concrètement, que se passe-t-il quand nous sommes stressés? Nous expérimentons une perturbation de notre équilibre, une réaction physiologique à un facteur externe (évènement) ou interne (pensée) ; accélération du rythme cardiaque, amplification de la respiration, élévation de la tension artérielle, transpiration, sécrétion de certaines hormones etc.
Instinctivement, notre cerveau reptilien (celui que nous partageons avec nos amis les bêtes, primitif, instinctif) propose deux solutions : la fuite ou l’attaque. Chacun, selon son type de personnalité, a une manière préférentielle de réagir : s’éloigner de la source de stress ou chercher à la supprimer. Souvent, le stress physiologique devient psychologique, nous ressentons un état de tension qui, relayé par nos pensées et nos questionnements, devient source de nos préoccupations.
Nous ne sommes pas égaux devant le stress. Même s’il peut toujours se décomposer en trois phases : alarme, lutte et récupération, certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres. D’autre part, si la phase de lutte contre l’agression s’éternise, l’individu peut expérimenter une phase d’épuisement. C’est le burn-out, la maladie. Les systèmes immunitaires et cardiovasculaires sont affectés par une mise sous tension permanente et finissent par lâcher du leste. Bien sur, il y a aussi le « bon stress » ; le trac des artistes ou des sportifs, le stress amoureux… Mais ce stress là favorise la concentration et la mobilisation des ressources nécessaires, contrairement au mauvais stress qui est paralysant.
Connaissez-vous votre type de réaction habituel au stress?
■ Les « hyperactifs » tendent à extérioriser leur stress par une impatience accrue, une certaine brusquerie dans leur rapport aux autres. Ces personnes ont du mal à accepter les contretemps, leur débit de parole est rapide, elles haussent le ton, accélèrent le pas et peuvent développer des comportements agressifs ou colériques.
■ Pour les personnes « somatiques », c’est le corps qui fournit des signaux de détresse : sommeil perturbé, fatigue, maux de tête, d’estomac, de dos… le corps parle!
■ Pour les personnes plus « cérébrales », le stress se manifeste par des pensées noires, de l’inquiétude chronique, une incapacité à prendre des décisions, le ressassement d’erreurs passées…
Caroline Douret